La victoire de Macky face à Wade en 2012 ne lui a pas suffit. Il a fallu qu’il s’attaque au Parti démocratique sénégalais (Pds) pour l’empêcher de jouer son rôle de chef de file de l’opposition. Le Pds n’est devenu que l’ombre de lui-même. Le parti a vu la plupart de ses cadres interdits de quitter le territoire national et certains de ces derniers et des militants traduits en justice pour divers délits comme l’offense au chef de l’Etat et la diffusion de fausses nouvelles. Pis, ils sont souvent interdits de marche et tenus en respect par un régime qui, pendant au moins trois ans, n’a cessé de les désigner comme les pilleurs des derniers publics qu’il faut traquer.
Il s’y ajoute la traduction de son candidat déclaré à la prochaine présidentielle devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Puis son exil au Qatar dans des conditions plus que problématiques.
Aujourd’hui, c’est Aïda Ndiongue qui est condamnée par la Cour suprême après un pouvoir du Procureur qui n’avait pas apprécié le verdict jugé clément de la Cour d’Appel. La Dame du Walo a vu ses biens confisqués. Ce verdict aurait mis son mentor Me Wade dans tous ses états.
La colère, la colère. C’est ce qui semble rester à Wade face aux agissements de Macky, un « fils » qu’il a formaté politiquement pour lui enseigner au moins une chose, ne jamais laisser de répits à son adversaire, lui mettre la pression jusqu’à ce qu’il rejoigne vos rangs ou qu’il disparaisse politiquement.
Wade n’a pas fait de cadeaux aux anciens cadres socialistes soupçonnés de s’être trempés dans des histoires louches. Il n’a pas été tendre avec d’anciens alliés « récalcitrants » comme Moustapha Niass, Amath Dansokho ni avec d’anciens partisans « égarés » comme Idrissa Seck et même …Macky Sall. La Division des investigations politiques (Dic) était le passage obligé de tous les hommes politiques surtout sous la Direction du Commissaire Assane Ndoye.
On a parlé du génie de Wade. Mais aujourd’hui, le Pape du Sopi semble avoir perdu ses repères. Son apprenti le surclasse et le devance dans les stratégies politiques. Toutes les batailles qu’il a livrées depuis 2012 ont été perdues. C’est Macky qui est actuellement le roi des arènes face à un Wade qui n’a jamais cessé d’encaisser les coups.
Il n’a jamais rien pu faire alors que son fils était sous le coup d’une détention arbitraire avec deux mises en demeure pour une même procédure. Il n’a pas pu éviter qu’il soit condamné. Les manifestations programmées ont été comme les menaces brandies. Wade n’a pu rien faire. Nombre de ses partisans comme Ousmane Ngom, Samuel Sarr pour ne citer que ceux-là sont harcelés avant d’être récupérés, d’autres créent des partis tandis que sa formation politique ressemble à un navire qui prend de l’eau.
L’histoire retiendra surtout que le génie d’un homme comme Wade a été réduit à néant par un dauphin qui lui doit tout. Wade n’a pas pu sauver son fils et son parti du naufrage. Il ne sauvera pas pour autant Aïda Ndiongue qui lui a pourtant tout donné.
Comme aux temps du président Diouf où il avait du mal à assoir le Sopi malgré la pugnacité de son engagement, Wade est en train de se rendre compte que le génie ne s’épanouie qu’à l’exercice du pouvoir du fait des multiples facilités qu’il procure. Il est facile d’être fort et intelligent quand on a le pouvoir…
Peut être que Macky Sall, lui aussi, s’appropriera cette vérité.
Rewmi.com