LA RÉPONSE DU JUGE SOULEYMANE TELIKO À MACKY SALL

Lors d’un grand entretien accordé à une partie de la presse sénégalaise, le 31 décembre 2018, après son message de nouvel an, le président de la République, Macky Sall, déclarait que sa présence au Conseil supérieur de la magistrature (CMS) était à titre honorifique. Un point de vue que ne partage pas le président de l’Union des magistrats du Sénégal, Souleymane Téliko.

Prenant part à une rencontre organisée par des défenseurs des droits humains (Lsdh, Raddho, Forum du justiciable) et l’association des chroniqueurs judiciaires, pour la mise en place d’une plateforme sur l’indépendance de la justice, le juge Téliko a pris le contre-pied du Chef de l’Etat. « La position de l’UMS c’est que la présence du président de la République est un des éléments qui confortent la mainmise de l’Exécutif sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature. Sa présence n’est pas honorifique », a déclaré le président de l’UMS.

Selon lui, si des magistrats demandent des modifications sur la composition du Conseil supérieur de la Magistrature, c’est pour jouer sur la perception que l’on peut avoir de l’image de la Justice. A l’en croire, le CSM est un organe central qui gère la carrière des magistrats et, s’il est dirigé par un autre qu’un magistrat, on peut, estime-t-il, avoir l’impression que la Justice est dirigée par l’Exécutif. Ainsi, Souleymane Téliko pense que la présence du chef de l’Etat au sein du Conseil supérieur représente « l’assujettissement du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir exécutif. »

Etayant ses propos, M.Téliko d’indiquer que les attributions essentielles du Conseil supérieur de la Magistrature que sont le pouvoir de proposition et le pouvoir de nomination sont exercés par l’Exécutif : le premier est par le ministre de la Justice et le second par le président de la République. Par conséquent, Téliko est d’avis qu’il est impératif de procéder à la modification du Conseil supérieur de la magistrature pour que « dans sa composition, dans son fonctionnement comme dans ses attributions, il garantisse beaucoup plus d’autonomie. Il n’y aucune transparence dans le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature », clame le juge.

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