Sur Les Planches Du Grand Théâtre national avant Avignon L’Universitaire Felwine Sarr sur scène pour Frantz Fanon et René Chair

« Liberté, J’aurai Habité Ton Rêve, Jusqu’Au Dernier Soir » : Tel serait le serment des illustres et engagés écrivains Frantz Fanon et René Char.

Deux plumes armées

Deux figures monumentales des belles lettres, dont le philosophe de son temps Felwine Sarr a établi l’identité commune, à la fois remarquable et actuelle : « la liberté comme une passion chevillée en corps ».

Notre compatriote est plus que fier de les avoir considérés, du temps où il était apprenant, parmi ses « maîtres ». Et à juste raison : le Martiniquais Fanon a vu son engagement aux côtés des Alliés, durant la 2nde guerre mondiale, attestée par une distinction militaire. Édifié après cette épreuve sur la véritable nature du « colon » et le sens d’un combat, il s’engagera pleinement pour la libération nationale de l’Algérie, qui sera à jamais sa patrie. Bien avant d’y reposer avec tous les honneurs, le non moins psychiatre Frantz Fanon a légué à l’Humanité une production intellectuelle pour qu’il n’y ait jamais plus des « damnés de la terre », comme est titrée une de ses immortelles œuvres.

René Char avait, lui aussi, pris « le maquis » durant la résistance contre le Nazisme. Une terrible expérience qui enrichira la production littéraire de cet auteur de « Les feuillets d’Hypnos ».

De disciple à « compagnon »

 

Char est blanc, Fanon noir. Felwine, qui enseigne au pays de l’Oncle Sam, les a « vus » en « rêve ». Un riche sommeil éveillé d’échanges et d’écoutes que notre compatriote a restitué, magnifiquement et pour que nul n’en ignore, sous un titre cadencé et séquencé : « Liberté, J’aurai Habité Ton Rêve, Jusqu’Au Dernier Soir ».

L’iconoclaste économiste et philosophe Felwine Sarr n’est pas seulement l’auteur de ce devoir de mémoire dynamique, qui charrie assez de prospective. Il a tenu, également, à être l’un des quatre interprètes de cette production mise en scène par le distingué rwandais Dorcy Rugamba. C’était, probablement, la tenue que se devait de revêtir l’écrivain et universitaire Monsieur Sarr pour relayer et fixer admirablement les échanges idéels et pas si fictifs  entre Char et Fanon, devenus, depuis son salvateur « rêve » » des « compagnons ».

Un chef-d’œuvre scénique

Pour dérouler sur scène leur apport à la marche du monde, l’auteur Felwine Sarr en a donné un avant-goût exquis le samedi 29 mai dans l’enceinte du Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose : cette merveille culturelle sénégalaise est l’un des coproducteurs de « Liberté, J’aurai Habité Ton Rêve, Jusqu’Au Dernier Soir ». A l’occasion, « Djidiack », pardon Felwine Sarr, Marie-Laure Crochant, la douée comédienne et metteure en scène, T.I.E, l’énigmatique artiste polymorphe et MAJNU, le charismatique « fou » qui commande les cordes, ont étalé un échantillon de leur talent. Une interprétation devant un réduit parterre de connaisseurs d’arts et lettres ; ceci avant le premier grand spectacle qu’attend Avignon, le 17 juillet prochain.

Un temps fort qui transformera cette ville française en point de convergence des citoyens du monde soucieux du beau, de la liberté et de l’Humanité.

« Liberté, J’aurai Habité Ton Rêve, Jusqu’Au Dernier Soir » : une production de l’expérimenté Patrick Colpé, à voir absolument !

Alioune BADER

www.easydakar.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici