Célébrer Hamidou Dia, c’est célébrer la beauté des lettres. Keur Birago Bou Bess, la Maison des écrivains du Sénégal, rend hommage au poète et philosophe Hamidou Dia. Quelle élégance ! De retour de Tunis et en parcourant les médias, cette nouvelle a particulièrement retenu mon attention. Alors, avant que les activités marquant cet hommage ne prennent fin ce week-end, j’ai tenu à dire un mot sur cet homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration. L’hommage que je me propose de lui rendre en m’associant à l’initiative de l’Aes ne se situe pas que sur le plan personnel ou affectif. Il va au-delà pour dire que nous fêtons là un «Grand Homme», un «Grand Intellectuel», un modèle dans le milieu de la culture. Le Président Macky Sall, qui a fait de lui son conseiller culturel, ne pouvait trouver mieux, car Hamidou Dia fait partie de ces intellectuels qui ont de la classe, simplement parce qu’ils sont profondément culturels.
L’homme que nous célébrons en cette édition de la Journée de l’écrivain ne s’est pas contenté d’écrire de belles choses. Il a écrit utile. Les Sanglots de l’espoir, Le serment, Kumbi Saleh ou les pâturages du ciel, Les remparts de la mémoire… Tous ces écrits font de lui une plume qui a marqué son temps. En parcourant ces écrits, on devient forcément amoureux de son œuvre, car Hamidou Dia y prouve que la culture et l’écriture sont les premières armes de ceux qui se battent pour la liberté. Tout ce qui rythme l’Agora ne lui est pas indifférent. Même de la France où il a vécu plusieurs années, il n’a jamais cessé de s’intéresser aux actualités sénégalaises. Cela lui a permis, de retour de l’Hexagone, d’intégrer sans transition la vie publique sénégalaise. Et que dire de ses poèmes ? Que dire de ses interventions publiques toujours nourries à la source philosophique ? Sa poésie comme ses textes restent pour nous jeunes et pour les générations à venir des reliques à préserver avec Les remparts de la mémoire (pour paraphraser le titre de son œuvre publiée chez Présence africaine, 1999). Il faut oser le dire, la justesse de l’engagement du Professeur Hamidou Dia et la noblesse de sa lutte, même dans la plus grande discrétion, font de lui un fils à part dans ce Sénégal où malheureusement les vrais combats ne sont toujours pas valorisés et portés vers les lumières.
Je voudrais finir en faisant chanter ma plume un air de remerciement au président Alioune Badara Bèye et à travers lui, tous les écrivains du Sénégal pour avoir célébré Hamidou Dia. Cette lumière de notre Cité restera longtemps encore allumée pour éclairer comme toujours sur les enjeux liés à l’évolution des arts et de la culture de ce pays, pour être un modèle pour la jeunesse, mais aussi et surtout toujours rester l’homme de notre renaissance.
A vous cher poète, excusez ma maladresse, mais il n’est pas encore venu le moment où j’écrirai pour vous, mon chant de gloire et le fredonner de Dakar à Saldé (département de Podor où il a grandi). A vous mon cher aîné, que Dieu vous prête encore une très longue vie !arsene@lequotidien.sn