Après son annonce d’une victoire de son candidat, le PM voué aux gémonies

Mahammad Boun Abdallah Dionne continue de faire l’objet d’attaques venant de toute part. Si certaines prennent des pincettes, d’autres par contre n’y vont pas avec le dos de la cuillère pour soutenir que le Premier ministre est en train d’orchestrer tout simplement de légaliser «une fraude », pour donner à Macky Sall un second mandat.

La sortie du Premier ministre au soir du dimanche 24 février créditant son candidat Macky Sall d’une victoire à hauteur de 57% continue de faire jaser. En effet, aussi bien au sein de l’opposition, de la société civile, que de la Cena et de la Cnrv, sa déclaration suscite la gêne et la colère, surtout avec la posture d’homme d’Etat qui est la sienne.

«Tard dans la nuit, à l’heure que choisissent les voleurs pour accomplir leur forfait, le Premier ministre Boun Abdallah Dionne, sur instruction de son chef, a choisi cette occasion pour donner une fausse information dans l’objectif de rompre le calme et la sérénité qui prévalent dans le pays». Ces propos d’Abdoul Mbaye de la Coalition «Idy 2019 » traduisent à eux seuls le ressentiment de l’opposition suite à la sortie du Premier ministre.

Cette position de l’ancien chef du gouvernement est partagée par Pr Amsatou Sow Sidibé laquelle a participé lundi 25 février à une tentative de sit-in des femmes de l’opposition au rond-point Sandaga, pour exiger la tenue d’un second tour. Et pour cause, M. Dionne a, selon elle, «violé » le droit des Sénégalais lesquels réclameraient un second tour.

Du côté de la société civile, la condamnation est unanime. Mais si certains associent à cette condamnation les déclarations de membres de l’opposition rejetant toute idée de second tour. Ainsi Alioune Tine, le directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a martelé que personne, quelle que soit sa position, n’a le droit de se substituer aux organes chargés de collecter et de publier les résultats des votes.

Assane Dioma Ndiaye lui, est allé plus loin puisque, a-t-il soutenu : «on peut tolérer certaines surenchères ou certaines maladresses à des opposants ou des citoyens sous le feu de l’action, mais quand on gère un pays, on doit faire preuve de lucidité et de sérénité».

La Cena et la Cnrv se démarquent de Dionne

Lors d’un point de presse tenu lundi, le juge Demba Kandji, président de la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv) a clairement fait savoir que personne ne peut s’adjuger, hormis l’organe qu’il dirige et la Commission électorale nationale autonome (Cena) le droit de donner des résultats. Mais, concède-t-il, les acteurs politiques sont dans leur rôle.

Quant à la Cena, elle a dans un communiqué, rappelé la même position en invoquant l’article L.86 du Code électoral.

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