Ils étaient bons tous les deux, lors du débat qui les a opposés à la DTV, ce dimanche 10
février 2019. Égratignures, frappes, esquives, provocations, énervements et fair-play, oui,
toutes les « astuces-ressources » indispensables à la victoire furent mobilisées de part et
d’autre. Mais, il faut le reconnaître, sans démagogie et sans esprit partisan, que le Ministre
Mame Mbaye NIANG de la Coalition présidentielle, a mis KO son adversaire Biram Souley
DIOP (du Parti de SONKO) à plusieurs reprises, même si ce dernier a fait preuve d’un courage
inouï pour sauver la face.
Entre celui qui exerce (ou qui a exercé) le pouvoir (A) et celui qui cherche à l’exercer
(B), la différence se situe, à un seul niveau, nous dit un sociologue, dans un extrait de texte que
l’on peut lire dans « Les Grands Thèmes de la sociologie par les grands sociologues » d’Henri
Mendras. Le premier est jugé à partir de ce qu’il a réalisé et est incapable de tromperie vis-à-
vis d’un peuple alerte (C). Le second, quant à lui, possède les moyens de duper le peuple (C)
par des mystifications de toutes sortes, puisqu’il n’exerce pas encore le pouvoir. Dès lors, il
revient au peuple (C), qui a tous les pouvoirs, qui délègue son autorité à d’autres (ici, A ou B),
de choisir ses/son représentant(s), en toute lucidité, soit parmi les A, soit parmi les B, soit en
son sein. A et B, pour se maintenir ou accéder au pouvoir, chercheront par tous les moyens à
séduire C, cette belle et éternelle « vierge » à l’allure envoutante.
Remises en scène durant leur passage à la télé, les opérations de charme que déploient,
auprès du peuple (C), les candidats et leurs souteneurs, ne sauraient laisser indifférent le
téléspectateur qui s’expose. Qui de « Macky SALL » ou de « SONKO » a été le meilleur,
pendant le « spectacle » livré à la DTV, se demanderaient-on ?
Seuls « juges » de ce débat (par procuration) qui a opposé M. NIANG et M. DIOP, les
téléspectateurs ont, quel que soit le verdict, eu droit à un « affrontement » de gentlemen. En
nous autorisant un avis modeste, qui nous semble être par ailleurs largement partagé, il nous
paraît objectif de soutenir que le Ministre Mame Mbaye NIANG « n’a pas fait de cadeau » à
celui qui fut présenté comme « administrateur » au Pastef. L’expérience a « chapeauté » le
noviciat au cours de ce « face to face ». Sans entrer dans le fond — le laissant à quelques experts
« chevronnés » reconnus ou autoproclamés—, nous pouvons dire que le manque de contrôle
sur ses humeurs et de son élocution fut assez révélateur des faiblesses du représentant du Pastef.
Néanmoins, cela n’enlève rien à son mérite, quoique, on le reconnaîtra sans exagération, M.
Mame Mbaye Niang l’a pulvérisé en vendant mieux son « produit », tant à travers son aisance
à dire les choses, que par le respect qu’il a eu à l’égard de son vis-à-vis.
La DTV, organisatrice de ce face-à-face, n’aurait rien à envier aux « shows » typiques
des présidentielles américaines, si elle a avait les moyens techniques et le décor adaptés à ce
genre d’évènements. Malgré quelques limites et une immixtion déséquilibrée de l’animateur
presqu’en faveur du co-débatteur du Ministre du Tourisme — heureusement très vite signalée
par ce dernier —, cette nouvelle télé privée a tout de même le mérite d’avoir initié un nouveau
genre de confrontation publique, où deux camps politiques adverses, au cours d’un « duel »
fraternel, peuvent défendre leur programme et s’apporter mutuellement des contradictions.
Qui osera à nouveau attaquer Django (Mame Mbaye NIANG) ? Levez les mains !
G’M
Militant par Devoir