AFFAIRISME Les Turcs, nouveaux colons au Sénégal

Le Sénégal est une destination privilégiée des investissements directs étrangers en raison de sa stabilité politique mais aussi de sa position géographique. Le pays en a certes besoin pour sa croissance et son développement, mais aujourd’hui, on constate que les privés nationaux sont souvent en rade ou simplement victimes de puissants lobbys internationaux. La pénétration turque au Sénégal en est l’exemple parfait et suscite beaucoup d’interrogations notamment pour ce qui est de la manière dont les compatriotes du Président Erdogan font main basse sur des pans entiers de l’économie nationale.

En effet, alors qu’on n’a pas fini de se poser des questions sur les conditions dans lesquelles les Turcs ont construit le Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD), les voilà qui remportent le marché de construction du palais omnisport de Diamniadio et raflent la gestion et l’exploitation de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), et cela sans partage.

Pourtant, le gouvernement du Sénégal, du temps du Président Wade, avait imaginé et conçu un projet global incluant l’aéroport, la zone économique spéciale intégrée (ZESI) et son cargo village pour booster les exportations et la compétitivité des produits sénégalais.

L’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), deviendrait donc un maillon essentiel du développement des échanges commerciaux du Sénégal mais c’était sans compter avec la boulimie affairiste turque dont le point d’orgue est assurément l’accaparement récent du fret à l’AIBD : une belle pagaille et un gros gâchis.

« Croyez-vous qu’il soit possible que des entreprises sénégalaises aient une telle main mise sur un aéroport turc ? »

Devant le spectacle qu’offre la gestion de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), ce cri du cœur d’un entrepreneur sénégalais renseigne sur l’OPA exercée par les turcs sur la gestion de l’AIBD et de ses composantes qui font l’objet d’un accaparement sans partage.

La gestion du frêt récemment dévolue à la société 2AS (créée le 17 aout 2017) au détriment de la société sénégalaise Teyliom, chargée de la construction et de la gestion du cargo à l’ouverture de l’AIBD avec comme vocation et mission d’être le seul entrepôt de stockage du fret, coté piste de l’AIBD en est la parfaite illustration.

Un choix qui n’a pas manqué de heurter le patronat local, qui n’avait pas manqué de dénoncer les abus des Turcs notamment sur les prix de location des emplacements commerciaux et des services aéroportuaires.

À ce jour même les agents de 2AS ne se retrouvent pas dans ce nouveau système avec des normes en contradiction avec les standards internationaux.

Nos investigations du côté de Teyliom laissent entrevoir une lueur d’espoir étant donné que le problème a été remonté au niveau du Comité paritaire pour la gestion des zones économiques spéciales, l’arbitrage du ministère de tutelle est également attendu.

Plusieurs réunions de concertation impliquant les différentes parties prenantes auraient été tenues avec pour objectif d’aller vers un consensus qui permettra d’éviter d’éventuels conflits et de mettre fin à ce que nombre d’hommes d’affaires sénégalais considèrent comme une injustice.

L’État serait à pied d’œuvre dans le sens d’un accompagnement et d’un arbitrage permettant une réduction de la main mise des Turcs sur la gestion de l’AIBD.

 

Auteur: Seneweb news – Seneweb.com

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