Contrat Akilee/Senelec : De l’électricité dans l’air pour un . politique

La société Akilee, de droit sénégalais, créée par des citoyens de ce pays, est aujourd’hui au centre d’une polémique entretenue en pleine pandémie à coronavirus.

Dans un contexte de préférence nationale, pour une fois, une société privée sénégalaise décroche un contrat juteux mais important avec une société nationale en accordant à cette dernière une prise de part dans ces bénéfices de près de 35%.

Le contrat ainsi signé entre Senelec et Akilee fait jaser. Syndicats, hommes politiques et autres encagoulés se font le devoir de le dénoncer.

Et pourtant, voici ce qu’en disait le Directeur de Akilee, Amadou Ly, invité du jury du dimanche, ‘’Le contrat dont il est question a été discuté avec des parties prenantes au sein de la Senelec. On a mis un an à discuter avec la Direction générale de la Senelec. Tous les directeurs ont été impliqués dans le processus de négociation et de discussion de ce contrat. Et ce contrat a été approuvé par le conseil d’administration’’.

Donc, ce contrat de 186 milliards de francs CFA est largement en partie de la responsabilité du Conseil d’administration qui a une responsabilité de surveillance et de contrôle.

En fait, de quoi s’agit-il ? Selon toujours le Directeur, « ce n’est pas des compteurs qu’on est en train seulement de fournir. On est en train de fournir un système intelligent, c’est-à-dire ce qu’on appelle un système de comptage avancé qui exploite des compteurs intelligents. Mais, les compteurs intelligents à eux seuls ne sont rien. Il faut un système pour exploiter toutes les données ».

Et que gagne alors les parties prenantes (Senelec et Akilee) ? Suivons toujours son raisonnement : ‘’Donc, vous avez 2,7 millions de compteurs à fournir dans les dix prochaines années. La Senelec compte actuellement 1,5 million de clients, chaque client possède un compteur. Quand on regarde la dynamique de la clientèle de Senelec, elle augmente environ de 7% par an. Donc, si on fait la prospective pour les dix prochaines années, ça nous fait à peu près 2,742 millions clients. Si vous divisez 186 milliards par 2,742 millions compteurs, vous aurez aux alentours de 68 mille francs CFA en moyenne par compteur. Chacun des consommateurs sénégalais paie une redevance de 429 francs CFA par mois pour ces services. Ça permet de couvrir le cout du compteur et l’exploitation du compteur’’.

Or, si l’on en croit les détracteurs du contrat jugé ‘’léonin’’, c’est un contrat de gré à gré et que la Senelec et le contribuable y perdent au change. Sutelec, l’un des principaux syndicats de la boite reste convaincue que ‘’AKILEE qui nous avait été présentée comme une filiale de Senelec n’est rien d’autre qu’une start-up qui s’est transformée en une véritable entreprise avec une prise de participation de Senelec à hauteur 34 % », se justifient les travailleurs de la SENELEC. Pire, ils affirment que l’actuel patron d’AKILEE faisait partie du cabinet PMC chargé de l’audit de Senelec. « Ce qui présageait d’un plan savamment monté en vue de préparer un deal ».

Mais, si nous suivons le raisonnement d’une haute personnalité politique, qui a rendu publique une contribution datant du 17 avril 2020 et qui réclamait la démission de l’actuel Directeur général Bitèye, ‘’ce qui plus scandaleux, Bitèye avait lu, soutenu et approuvé le contrat à l’époque en tant qu’administrateur de la Senelec lors du CA de 2018’’.

Pis, des négociations seraient envisagées avec la société Israélienne Powercom la fourniture de 45 000 compteurs intelligents (44 500 monophasés et 500 triphasés) pour un montant global de 2,2 milliards de Francs CFA.

Ce qui est même plus incompréhensible, c’est qu’une dame répondant au nom de Yacine Fall, a déclaré au micro de Pape Maguette de Senego tv que “le courant est privatisé, Akilee détient 66%”. Une privatisation dont elle semble être la seule au courant.

C’est pourquoi, ce lynchage médiatique dans ce contexte de pandémie noua amène à nous interroger sur les vraies motivations de ces auteurs.

Tout indique qu’en effet, c’est moins Akilee qui est visé que l’ancien Directeur général de la Senelec Mahmadou Makhtar Cissé, actuel ministre du Pétrole et des Energies.

La preuve, même les syndicats de la boîte ne parlent pas le même langage sur la question.

Après Ahmadou Bâ, dont le lynchage médiatique était pitoyable avant la Covid-19, Cissé est dans le collimateur des calculateurs dont l’objectif est de régler des comptes lors du prochain remaniement ministériel.

Il est dommage que l’Alliance pour la République (Apr) végète ainsi sa propre opposition interne par la liquidation systématique de certains de ses fils qui, en toile de fond, ne méritent pas toujours ce sort.

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