Enquête : Les chiffres clés de la Tabaski

La fête du mouton, l’a-t-on surnommé. Au Sénégal, quand la Tabaski approche, c’est la ruée vers les moutons. Dans chaque ménage musulman, trouver un bon bélier, à moindre cout, devient l’obsession des pères de famille. L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), dans son projet dénommé « à l’écoute du Sénégal », a réalisé un travail, jusqu’ici jamais fait sur cette fête, en étudiant la manière dont les ménages Sénégalais ont vécu la Tabaski 2016. Elle vient de rendre les conclusions de son enquête. Sans précédent !

83.6%, ont pu sacrifier un mouton

Le premier constat fait par les enquêteurs, c’est qu’au Sénégal, la majorité des ménages musulmans se sont acquittés de leur devoir religieux en sacrifiant un animal lors de l’Aïd Al Kébir 2016. Sur le plan national, « plus de quatre ménages sur cinq, soit 83,6% ont accompli ce rituel lors de la Tabaski, renseigne le rapport parcouru par Seneweb.

Plus de 16% n’ont pas pu sacrifier un mouton

Cependant, ce chiffre révèle une statistique bien moins joyeuse.  Car, « malheureusement, un peu plus de 16,0% des musulmans au Sénégal n’ont pas pu le faire notamment en milieu rural (18,7%) et dans la zone urbaine de Dakar (16,0 %) dans une moindre mesure », renseigne l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. Et pour être plus précis, ce sont 16.4% qui n’ont pas pu immoler.

Pas d’argent, pas de Tabaski

Et ces 16,4% des ménages enquêtés, qui « n’ont pas pu accomplir de sacrifice lors de la tabaski », ont cité le manque d’argent comme la raison principale. « La principale raison qui explique l’absence de sacrifice est le manque d’argent : neuf ménages sur dix (90,3%) n’ont pas sacrifié un animal parce qu’ils n’ont pas eu d’argent. 

Le manque d’argent reste également la principale raison qui a poussé les ménages à ne pas effectuer de sacrifice en milieu rural (94,4%), à Dakar-urbain (83,8%) et dans les autres zones urbaines ».

Les Sénégalais raffolent du mouton

Au Sénégal, le mouton est l’animal star de la Tabaski. L’Ansd renseigne que 9 ménages sur 10, ou 89,6%, ont sacrifié un mouton. Cependant, ce chiffre cache des disparités, puisqu’en zone urbaine de Dakar, la proportion des ménages ayant sacrifié un mouton est proche de 100% alors qu’en milieu rural ce sont plutôt huit ménages sur dix (80,3%) qui sont concernés.

9.5% ont immolé une chèvre

Après le mouton, vient la chèvre, sur la liste des bêtes les plus immolées. Cependant, la proportion des ménages qui ont sacrifié une chèvre n’est pas importante et « ne concerne, au niveau national, que 9,5% des ménages qui ont accompli le rituel de la tabaski ». Et c’est en milieu rural que « cette proportion est relativement importante avec 18,2% des ménages ruraux ». Les autres types d’animaux, tels les bœufs, n’ont quasiment pas été utilisés pour le sacrifice.

Élever ou acheter ?

Chez nous, de nombreux Sénégalais font l’effort d’élever leur mouton chez eux. Cependant, l’écrasante majorité des ménages achètent le mouton qu’ils sacrifient. L’enquête révèle que « 72,4% des ménages ont acheté l’animal sacrifié tandis que 23,0% l’ont élevé ». Et c’est dans le milieu rural qu’on retrouve le plus souvent les ménages qui ont élevé eux-mêmes la bête sacrifiée avec  26,5% contre 21,6% à Dakar-urbain et 17,3% dans les autres zones urbaines.

Pourquoi ils achètent plutôt que d’élever

Si l’écrasante majorité des ménages ont décidé de ne pas élever le  mouton qu’ils sacrifient lors de la Tabaski, les questions d’espace et de sécurité y sont pour beaucoup. Par exemple, en zone urbaine de Dakar, 50.8% des enquêtés évoquent « le manque d’espace ». Dans les autres zones urbaines cependant, 36.1% évoquent « des problèmes d’insécurité ». En milieu rural où l’espace ne manque pas, « c’est plutôt les problèmes de sécurité (34,7%), de temps ou de moyens (16,4%), ou pour des raisons de commodité (17,4%) ou de coût qui font que les ménages privilégient l’option d’acheter sur celle d’élever ».

On leur a offert leur mouton

Tous ceux qui ont pu immoler un mouton lors de la Tabaski 2016, ne l’ont pas acheté ou élevé. 4.6% d’entre eux, se sont vus offrir leur animal. Pour la plupart d’entre eux, leur mouton provient d’un don des autorités locales, d’amis, de parents ou de connaissances. « Cette proportion reste approximativement la même au niveau des autres zones de résidence de Dakar (4,5%) et du milieu rural (4,3%) sauf pour les autres villes (5,6%) qui dépassent d’un point de pourcentage le niveau national », ajoute l’Ansd.

Le prix du mouton, le nerf de la guerre

L’enquête a révélé que 50 000 francs CFA est le prix plancher pour le mouton.  Ce qui veut dire que l’ère des moutons à moins de 50 000 francs CFA, semble être révolue. « Au niveau national, deux ménages sur trois (65,2%) ont acheté leur mouton à un prix compris entre 50 000 Francs CFA et 100 000 Francs CFA alors qu’ils ne sont que 23,7 % à acheter un mouton à un prix inférieur à 50 000 F CFA. Les ménages qui ont acheté à des prix relativement élevés (100 000 F CFA et plus) sont moins nombreux.

En effet, ceux qui ont payé leur mouton à un prix compris entre 100 000 Francs CFA et 150 000 Francs CFA  ne représentent que 8,4% et ceux qui ont acheté entre 150 000 FCFA et 200 000 Francs CFA sont évalués à seulement 1,4% ».

À Dakar, les prix sont chauds !

Ceux qui ont acheté leur mouton à un prix compris entre 200 000 francs CFA et 250 000 francs CFA représentent 0.6%. Et ce sont 0,7% des ménages qui achètent leur mouton à un prix supérieur à 250 000 Francs CFA. Décortiquées, les statistiques renseignent que la zone urbaine de Dakar concentre également les ménages dont le prix du mouton sacrifié est situé dans les tranches 100 000 FCFA-150 000 Francs CFA, 150 000 Francs CFA – 200 000 Francs CFA et plus de 250 000 FCFA.

Le dernier moment pour acheter son mouton

Quid de la période que les Sénégalais choisissent le plus  pour aller acquérir leur bélier ? La dernière semaine avant la fête est la plus prisée: « La plupart des ménages (85,5%) attendent la dernière semaine avant la tabaski pour se procurer un animal pour le sacrifice. Seuls 10,7% des ménages ont effectué leur achat entre une semaine et un mois avant la tabaski », révèle l’enquête.

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