Un groupe d’experts sénégalais de l’industrie du transport aérien, s’est prononcé hier à Dakar sur les risques d’échec de la 3eme compagnie aérienne nationale qu’est Air Sénégal S.A.
Le groupe d’experts sénégalais dans l’industrie du transport aérien, composé de Mansour DIOP, Amadou Oury BA, Tahir Ndiaye et du commandant Malick Tall, entre autres, veut lancer une vive alerte aux autorités nationales, les avertissant contre les dérives actuelles du management de l’équipe aux commandes de Sénégal S.A. Ces derniers ont fait face à la presse, hier à Dakar, pour rétablir la vérité sur les déclarations qu’ils ont jugées « Choquantes » de Philippe Bohn Directeur général d’Air Sénégal S.A sur l’absence de compétences au Sénégal ayant conduit à l’appel à une équipe internationale. Les experts qui tiennent à rappeler à M. Bohn que dès la création de la multinationale Air Afrique, avec son 1erprésident directeur général Cheikh FalL, de vastes chantiers ont permis de former des centaines de Sénégalais dans tous les secteurs du transport aérien, de la conduite des aéronefs à leur maintenance, en passant par le management des compagnies aériennes, l’exploitation et le commercial etc.
Les étrangers porteurs de miracles, bourreaux des compagnies …
« Cette expertise avérée, s’est retrouvée, après la disparition d’Air Afrique, dans des compagnies nationales dont Air Sénégal International et Sénégal Airlines, en Côte d’Ivoire, au Togo ( …). C’est une ignorance coupable que de tenir de tels propos », lit-on dans leur déclaration. Et d’ajouter : « N’oublions pas que les étrangers porteurs de miracles, amenés à grands frais, ont été les bourreaux des compagnies Air Afrique (Yves-Rolland Billecard), Air Sénégal International (Marocains) et Sénégal Airlines (Badiali), ce qui ne semble pas nous avoir servi de leçon. Ceci, contrairement à bien d’autres pays africains, à savoir l’Ethiopie, le Maroc, le Kenya et le Rwanda qui ont fit confiance au savoir-faire de leurs fils et qui disposent aujourd’hui de compagnies aériennes nationales capables de se mesurer aux plus grandes de ce monde ». Ainsi, le groupe est largement revenu sur l’équipe de M. Bohn. Dans leur déclaration, le groupe a revisité le passé de chacun d’entre eux dont la plupart certains étaient dans la compagnie Congo Airways. D’après eux, à terme, cela peut ruiner et plomber pour une 3eme fois le nouveau pavillon national, Air Sénégal S.A. « Il est vrai qu’après le cas d’AIR Sénégal International et Sénégal Airlines, l’échec d’une 3ème tentative de mise en œuvre d’une compagnie aérienne national serait insoutenable. Il faut pour cela une volonté et un patriotisme national », ont-ils averti. Et de préciser : « L’ambition légitime de l’Etat et sa volonté de ne pas connaitre un 3eme échec, l’ont poussé à libérer dès le départ un capital de 40 milliards, ce qui constitue une première ». Pour ces experts, le groupe ne souhaite pas rester à tirer la sonnette d’alarme car il est convaincu que le pavillon national Air Sénégal S.A repose aujourd’hui sur un véritable et large potentiel économique. La compagnie est toute neuve, se dote d’une flotte d’appareils neufs, bénéficie d’un aéroport international moderne (AIBD), de classe mondiale, qui peut être l’antre d’un hub d’activités aériennes et d’une plateforme de transit, passagers et fret, des plus efficaces en Afrique de l’Ouest. « Nous souhaitons prochainement y contribuer efficacement par nos travaux et études afin de livrer des contributions aptes à aider l’Etat du Sénégal à réaliser au mieux ses ambitions dans le secteur », ont-ils souligné.