Une fusillade a éclaté jeudi dans la salle de rédaction d’un journal à Annapolis, la capitale de l’Etat du Maryland, à une heure à l’est de Washington, faisant cinq morts, ont déclaré les autorités dans la soirées. Cette fusillade dans les locaux du Capital Gazette a également fait «plusieurs blessés graves», selon le chef de la police du Comté.
Les enquêteurs ont identifié le suspect, Jarrod Ramos, un homme blanc d’une trentaine d’années qui a utilisé un fusil pendant l’attaque. Ramos aurait par le passé proféré des menaces à l’encontre du journal. En 2012, selon le New York Times, il avait ainsi porté plainte contre le Capital Gazette après un article revenant sur une affaire de harcèlement sur une de ses anciennes camarades de lycée. Jeudi soir, il était en garde-à-vue et interrogé par la police. Les forces de l’ordre l’ont trouvé caché sous une table, a expliqué un responsable du Comté. Selon un porte-parole de la police, il n’y a pas eu d’échanges de tirs. Plus de 170 personnes étaient présentes dans le bâtiment, qui abrite le journal mais également plusieurs entreprises, au moment de la fusillade.
«Terrifiant»
Journaliste couvrant les affaires criminelles pour le Capital Gazette, Phil Davis était dans la rédaction lors de l’attaque. «Il n’y a rien de plus terrifiant qu’entendre plusieurs personnes se faire tirer dessus quand on est sous son bureau, et qu’on entend ensuite le tireur recharger son arme», a-t-il écrit sur Twitter, quelques minutes à peine après l’attaque.
Le tireur n’aurait pas dit un mot, a expliqué le journaliste, interviewé par le New York Times. «Il n’avait pas assez de munitions pour nous tous», a-t-il affirmé. Pendant dix minutes environ, il n’y a plus eu un bruit ni un geste dans la rédaction, a détaillé Davis. Puis la police est arrivée, et les journalistes ont mis les mains en l’air en criant «Nous ne sommes pas [le tireur]!».
Danielle Ohl, une autre journaliste de la publication attaquée, a précisé jeudi en fin d’après-midi sur Twitter que le Capital n’était «pas une grosse rédaction»: «Nous sommes 20 journalistes titulaires, plus quelques salariés qui s’occupent de la publicité. Nous sommes proches. Nous sommes une famille. Je suis dévastée.»
Dans l’après-midi, l’autorité chargée du contrôle des armes à feu (ATF) avait indiqué sur son compte Twitter qu’elle «répond[ait] à une fusillade au Capital Gazette à Annapolis».
Un officier de police local, Ryan Frashure avait alors fait état de plusieurs blessés, et estimé qu’il ne s’agissait pas d’un bilan de «tuerie de masse», sans donner le nombre de victimes. Selon le Baltimore Sun, propriétaire du Capital Gazette depuis 2014, la fusillade a éclaté à 14h40 locales (18h40 GMT).
Trump tenu informé
La police a fait état de la présence d’un «tireur actif»dans le bâtiment de ce journal. «Confirmation d’un tireur actif», a écrit sur Twitter la police du comté d’Anne Arundel, dans le Maryland. «Le bâtiment a été évacué. Les officiers continuent de fouiller l’immeuble». Les chaînes de télévision locales montraient un quartier bouclé par de nombreuses voitures de police.
La Maison Blanche a fait savoir de son côté que le président américain Donald Trump avait été informé de la situation à Annapolis, comme il est d’usage lors de grosses fusillades. «Nos pensées et nos prières accompagnent ceux qui ont été touchés», a déclaré, en reprenant la formule d’usage, Lindsay Walters, l’une des porte-parole de l’exécutif américain. Harry Logan, le gouverneur du Maryland, a réagi en se disant «totalement dévasté par cette tragédie».
Les fusillades se sont multipliées aux Etats-Unis ces derniers mois, en particulier dans des lycées, suscitant un intense débat sur la dissémination des armes à feu dans le pays. Il est extrêmement rare que des fusillades de ce type se produisent dans des rédactions de journaux.
AFP