La Cour d’appel de Paris a débouté l’État du Sénégal. Dakar avait introduit une requête pour contester la décision du tribunal de grande instance de Paris rendue le 26 septembre et s’opposant à la confiscation des biens de Karim Wade et Bibo Bourgi recensés sur le sol français. Ainsi la justice française bloque l’application de la décision de la Crei qui, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, a condamné l’ancien ministre d’État et son co-accusé et ordonné la confiscation de leurs avoirs, notamment ceux situés en France.
Il s’agit d’une grande victoire pour les avocats de Karim Wade, qui n’ont pas tardé à réagir. « La justice française a ainsi refusé une nouvelle fois de reconnaître et d’exécuter l’arrêt de la Crei contre M. Karim Wade, constatant ainsi que cet arrêt n’a pas de valeur juridique, s’enflamme les défenseurs du fils de Wade dans un communiqué parvenu à Seneweb. L’État du Sénégal se prévalait de l’arrêt rendu dans des conditions scandaleuses par la Crei, ressuscitée par un simple décret de M. Macky Sall en violation de la Constitution et des conventions internationales signées par le Sénégal. »
Me Ciré Clédor Ly et Cie estiment que par cette décision, la Cour d’appel de Paris « a désavoué une seconde fois le procès engagé en 2012 contre M. Karim Wade par le pouvoir sénégalais ». Ils déclarent que cette nouvelle défaite de l’État du Sénégal dans les procédures internationales s’ajoute à tous les revers qui lui ont été infligés tant par le parquet national financier de Paris que par la Cour de justice de la Cedeao ou le Groupe de travail des Nations-Unies.
« La justice a été rendue à Paris, conformément à la loi, par des magistrats intègres et indépendants, martèlent les avocats de Karim Wade. Elle signifie que l’arrêt de la CREI, confirmé dans la précipitation par la Cour suprême du Sénégal, est dépourvu de toute valeur juridique. Dans un État de droit, démocratique, cet arrêt ne peut désormais plus produire aucun effet. »