La grande confession d’Abdoulaye Baldé

La grande confession d’Abdoulaye Baldé

Ancien ministre et président de l’Union des centristes du Sénégal, Abdoulaye Baldé se lâche : son entrée à la présidence de la République, sous Diouf et non sous Wade, son entrée en politique, l’espion de la police qui le suivait à Kédougou, les « inventions » à propos de son patrimoine, le tort subi par son épouse à cause de ses démêlés avec la Crei… Un véritable entretien « Vous ne me croirez pas ».

« Wade m’a trouvé à la présidence »

« Contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent penser, je (ne fais pas partie de ceux que Wade a amené à la présidence). Il m’a trouvé à la présidence. C’est Abdou Diouf qui m’y a amené. Même si j’ai été dévoilé à la face du monde par le Président Wade. Jeune commissaire, Abdou Diouf m’a choisi pour travailler avec lui. Il avait demandé à Ousmane Tanor Dieng de me laisser poursuivre mes études. J’ai fait sous sa magistrature mon doctorat en droit. J’ai réussi au concours d’entrée à l’École nationale d’administration de France. Mon retour a coïncidé avec l’avènement du Président Wade au pouvoir et il m’a choisi parmi ses plus proches collaborateurs. J’avais déjà une bourse de la France. J’avais des offres de plusieurs multinationales. Si je n’avais pas un travail décent, j’allais rentrer en France.

« Ils m’ont empêché d’avoir de l’argent »

« De 2001 à 2005, alors que j’étais secrétaire général de la Présidence, on a voulu me pousser dans la politique, mais j’ai refusé. C’était pour faire face à Robert Sagna à Ziguinchor. Ce que j’ai finalement accepté. C’est comme ça que je suis entré en politique. J’ai donc un métier et ce n’est pas la politique. Depuis 2012, j’ai reçu plusieurs offres de la part de multinationales. Mais comme je faisais l’objet d’une interdiction de sortie du territoire, je ne pouvais pas y aller. Peut-être si le Président le savait, on m’aurait laissé partir. Comme ça ils auraient un adversaire de moins. Ils m’ont empêché d’avoir de l’argent. Ils m’ont humilié.

« L’espion de la police et moi »

« Un jour, alors que j’étais dans une tournée à Kédougou, je me suis rendu compte qu’il y avait quelqu’un qui me suivait partout dans une vieille carcasse. À un moment, je me suis approché de lui et je lui ai demandé pourquoi il ne cessait de me suivre. Il a répondu qu’il est agent de la Brigade mobile de sûreté. Et comme Oumar Sarr était parvenu à sortir du territoire national, on lui avait donné l’instruction de me surveiller. Je lui ai dit : ‘’Mais est-ce vous avez un minimum d’intelligence ? Moi, je suis commissaire de police. J’habite à 17 km de la Guinée Bissau. Si je veux aller dans ce pays ou même en Gambie personne ne peut m’en empêcher. Il faut donc arrêter votre cinéma. D’autant plus que vous n’êtes même pas capable de le faire en toute discrétion. » Parfois en passant à l’aéroport de petits agents de police, peut-être même dont j’ai formé les supérieurs, me font subir des tracasseries de toutes sortes.

« Ils ont versé dans mon patrimoine un hôtel maudit »

« Ils ont versé dans mon patrimoine des biens qui ne m’appartiennent pas. Par exemple, ils m’avaient attribué un hôtel qui était créé avant ma naissance. C’est l’hôtel Le Diola, qui appartient au groupe Sénégal hôtel. Un groupe qui appartient à Racine Sy, cousin de ma femme. Cette dernière s’était endettée pour prendre l’hôtel en location gérance. Je n’y ai pas mis un rond. D’ailleurs, le jour de l’inauguration, je lui disais que ce n’était pas viable. En plus, elle avait rendu l’hôtel parce que c’était un hôtel maudit, construit sur un site où il y avait des bois sacrés. Ma femme a perdu de l’argent là-dans. On m’a aussi attribué une autre entreprise créée par un Sénégalais qui a le malheur d’être mon cousin. Quelqu’un qui a trimé pour arriver là où il est. Il a été docker, transporteur… On dit que c’est un prête-nom.

« Il n’est plus question de 5 milliards, mais de 300 millions »

« Au Sénégal, les revenus légaux pour un fonctionnaire ne se limitent pas au salaire. J’étais haut fonctionnaire, commissaire de police, inspecteur général d’État, président du Conseil d’administration de plusieurs entreprises, directeur exécutif de l’Anoci. J’ai fait plusieurs missions à l’étranger à raison de 180 000 francs Cfa par mission. J’ai un immeuble que j’ai construit sur la base d’un prêt et que je louais. J’étais ministre dans plusieurs départements. Ils ont fait abstraction de tout ça pour m’attribuer un patrimoine à leur guise. On a voulu faire du sensationnel, jeter les gens en pâture. Il y a même un ami qui me taquinait en me disant que je suis pauvre puisque Karim a 700 milliards et moi 5 milliards seulement. Mais même ces 5 milliards, c’est une pure invention. D’ailleurs maintenant, il n’est plus question de 5 milliards mais de 300 millions.

« Macky a aidé mon épouse pour un prêt à la Sgbs »

« Ils ont versé dans (mon) patrimoine (celui) de mon épouse, la pauvre. Alors que quand je l’épousais elle était pharmacienne. Et on s’est marié sous le régime de la séparation de biens. Elle s’est endettée auprès des banques pour acquérir un immeuble. Je prends à témoin le Président Macky Sall qui l’a aidée au niveau de la Sgbs. Je ne dévoile aucun secret. Elle s’est endettée pour acheter la pharmacie de Majmouth Diop. Elle n’a même pas pu construire l’immeuble. La banque a récupéré l’immeuble à l’a vendu. Malgré tout, on le verse dans mon patrimoine. Cela me fait de la peine. Elle n’a jamais travaillé dans la Fonction publique. Pourquoi, diantre, on l’a mêle à tout ça ? »

Auteur: Seneweb news-RP (Dakar Times) – Seneweb.com

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