Le Ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a présidé hier la conférence régionale sur les réponses de la justice pénale et de la société civile contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest. Une occasion pour le Ministre d’inviter les Etats à resserrer leurs liens de coopération en matière de lutte contre l’extrémisme violent.
«L’extrémisme a atteint des proportions inquiétantes, et face à l’ampleur grandissante de la menace, les Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre doivent être conscients de leur priorité commune consistant à resserrer le lien de leur coopération en la matière. Il est nécessaire pour ces Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de resserrer leurs liens de coopération en matière de lutte contre l’extrémisme violent », a d’emblée déclaré le Ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall. Selon lui, il faudrait réfléchir sur ce phénomène qui nécessite également des réponses militaires, sécuritaires, juridiques, judiciaires et pénales. « Il est évident qu’une bonne intelligence du phénomène de l’extrémisme violent est une exigence pour asseoir les dispositifs efficaces de lutte contre ce phénomène », a-t-il fait savoir.
Ainsi, M. Fall de noter que la société civile demeure une actrice principale dans toute œuvre de sécurité, de paix ou de justice, et son degré d’implication dans les programmes gouvernementaux de lutte constitue un indicateur de conformité des Etats dans le cadre des évaluations relatives à la lutte. « Je suis persuadé que la construction d’une synergie autour de ce fléau permet, entre autres, de dynamiser le système d’alerte local, de prévenir le recrutement des couches défavorisées opérées par des personnes ou entités terroristes », a-t-il laissé entendre.
Le représentant régional de l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Pierre Lapaque, de son coté, d’ajouter que le travail de la société civile apporte un soutien crucial et une expertise pertinente à l’ONUDC. « Nous devons veiller à ce que cette société civile ait accès à nos juges, à nos procureurs, aux forces de l’ordre, afin qu’elle puisse dialoguer avec eux », a-t-il dit. Et ajoute qu’il est nécessaire pour les pays de poursuivre leurs efforts de coordination face aux menaces de l’extrémisme violent.
Pour M. Lapaque, deux aspects interviennent dans la lutte contre ce phénomène au niveau de la sous-région, notamment la recherche et l’évaluation des programmes. « Il est donc évident qu’il ne peut pas y avoir des politiques efficaces sans une bonne connaissance de la réalité du terrain », a-t-il dit.
Par ailleurs, pour Mme Gail Fisk Malone, conseillère juridique de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, le problème de l’extrémisme violent exige aussi de partager des compétences et des informations entre les Etats, tout en allant au-delà des bureaux et des frontières, dans le but d’arriver à une approche globale et significative du problème. «Le problème de l’extrémisme et du terrorisme, si complexe en lui-même, requiert que chaque secteur demeure efficace et actif», a-t-elle fait savoir.
Khady Thiam COLY