Mon grand-père était un tirailleur sénégalais. Il s’appelait Abdoul Banna Mbaye.
Il a fait la première guerre mondiale. Il en est revenu avec une décoration.
Comme de nombreux autres, parfois volontaires, souvent enrôlés de force, mon grand père s’est battu pour une cause qu’il pensait en rapport avec celle de son terroir. Il s’est battu contre un ennemi qu’il distinguait du colon. Sur le champ de bataille son souci restait de prouver sa bravoure et de pouvoir un jour retrouver la famille qui l’attendait sur sa terre natale.
Non monsieur le Président, Abdoul Banna n’aurait pas accepté sous les balles du front, une discrimination lui réservant des sucreries refusées à son voisin de combat africain.
Monsieur le Président, respectez donc la mémoire de nos vaillants tirailleurs sénégalais. Ils étaient du Soudan, de la Haute Volta, du Dahomey, etc. Leur sacrifice pour la France a été un facteur déterminant dans le processus de décolonisation qui a abouti à l’indépendance des pays africains.
Le sacrifice des tirailleurs sénégalais ne fut pas vain. Il ne fut pas la contrepartie de sucreries. Celles que malheureusement les dirigeants de certains pays d’Afrique ont accepté et continuent d’avaler en contrepartie du sang de leurs concitoyens.
Ils se sont battus pour nous. Ils ont obtenu notre liberté au prix de leur sang versé. La vôtre tout comme la mienne.
Abdoul Mbaye
Alliance pour la Citoyenneté et le Travail
Dakar le 28 mai 2018