Présidentielle 2019 : la démocratie sénégalaise est-elle en panne ?

« Avant de conduire la Mission la d’observation de l’Eglise à la présidentielle de 2012, nous avions procédé à une analyse du contexte pré-électoral. Aujourd’hui, 7 ans après, le constat est le même. On observe que le processus électoral traverse les mêmes difficultés », a déploré Abbé Alphonse Seck dans une analyse comparée du contexte électoral de 2012 à celui de 2019.

Il a rappelé qu’en 2012, le processus électoral était plombé par des doutes sur la fiabilité du fichier électoral ; l’absence de dialogue entre les acteurs politiques ; des modifications incessantes de la constitution à des fins « politiciennes », avec notamment le changement des règles du jeu électoral qui a abouti aux événement du 23 Juin 2011 ; la constitution de la candidature du Président de la République ; la désignation jugée unilatérale des organisateurs et des arbitres de l’élection supposés travailler à un « hold- up » électoral ; la volonté prêtée au pouvoir d’endiguer une inscription massive des jeunes sur les listes électorales ; des décisions de redécoupage administratif jugées comme ayant pour but de « neutraliser » des bastions électoraux considérés favorables à l’opposition et les risques élevés de violence électorale (avec plus d’une dizaine de morts).

« Sept ans après, le processus électoral de la présidentielle du 24 février prochain fait face aux mêmes difficultés », a encore constaté Abbé Alphonse Seck. La phase préparatoire à l’élection présidentielle est toujours marquée, relève-t-il, par des doutes et des contestations sur la fiabilité et la disponibilité du fichier électoral, l’absence de dialogue entre les acteurs politiques ; la modification de la loi électorale avec l’introduction du parrainage sans aucune concertation ni consensus ; la suspicion sur les organes de gestion des élections CNRA – CENA – Conseil Constitutionnel – Cours d’Appel ; le problème de la disponibilité des cartes électorales surtout pour les jeunes ; la modification en cours de la carte électorale ; le manque de confiance entre la justice, les citoyens et les acteurs politiques, le traitement des dossiers judiciaires de candidats déclarés et par les risques élevés de violence électorale.

« Sur le plan de la démocratie et de l’Etat de droit, nous n’avons pas avancé. Il y a donc des efforts à faire si on veut aller de l’avant », a conclu le Coordinateur  de la Mission d’observation de l’Eglise du Sénégal pour la présidentielle du 24 février 2019.

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