Le projet de société « Jamm ak Khewël » du candidat de la coalition Madické 2019 se décline en « 19 mesures d’urgence » et « 28 mesures phares ».
Pour les mesures d’urgence, Me Madické Niang veut, entre autres, « réduire sensiblement le coût de la vie, renégocier les contrats pétroliers et gaziers, faire un état des lieux de la Couverture maladie dite universelle et remédier à son impact négatif sur la situation financière des mutuelles de santé et des hôpitaux ».
Sur le plan éducatif, Me Niang, qui se présente comme « le candidat qui rassure », envisage de « proposer au Gouvernement français l’ouverture de négociations sur les droits d’inscription des étudiants sénégalais ».
Il promet dans le même temps, de ’’prendre immédiatement les dispositions idoines pour le retour dans les amphithéâtres des 40 000 étudiants orientés dans le supérieur privé’’.
Il veut aussi ’’rétablir la généralisation des bourses et aides à l’université, avec un traitement spécial pour les filières scientifiques et techniques et prendre les dispositions pour leur paiement à bonne date’’.
Une fois à la magistrature suprême, le leader de la coalition Madické 2019 compte ’’instruire le ministère chargé des Finances pour un règlement immédiat de la dette intérieure des entreprises’’.
De même, il souhaite ’’convenir avec les agents de l’administration, notamment les enseignants, les agents de la santé et les agents de la justice, des conditions d’un retour à la stabilité sociale’’.
Autre mesure d’urgence de son programme, l’instauration de l’appel à la concurrence pour les fonctions de directeur général de certains services.
Pour le candidat, ’’la fonction de directeur général sera incompatible avec l’exercice manifeste d’une activité politique partisane’’.
Madické Niang a annoncé « un dispositif de discrimination positive pour le recrutement des personnes vivant avec un handicap d’abord, dans la fonction publique et ensuite, dans le secteur privé’’, ainsi qu’’’un accompagnement des dahras par une subvention consistante, en vue du retrait définitif des apprenants coraniques de la rue’’.
Il entend également supprimer le Conseil économique social et environnemental (Cese), le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt).
Pour résoudre les difficultés financières des collectivités territoriales, il promet « une dotation spéciale pour chaque collectivité locale, entre 500 millions et 1,5 milliard, avec une allocation spéciale pour certaines grandes communes urbaines’’.
Sur le plan sécuritaire, il ambitionne de « renforcer rapidement les conditions de mobilité des forces de police et de gendarmerie,
pour leur permettre de mieux assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire’’. Et en même temps, ‘’créer un poste de police dans chaque quartier, au niveau des grandes agglomérations’’.
Madické Niang promet aussi 28 mesures phares. Une fois élu, il veut, entre autres, rendre incompatible la fonction de président de la République avec celle de chef de parti politique et annonce que les budgets des pouvoirs publics ’’feront l’objet de débats publics à l’Assemblée Nationale’’.
S’il est élu, le dialogue entre le pouvoir et l’opposition sera institutionnalisé et l’opposition aura un statut en rapport avec les exigences de la démocratie, assure-t-il.
A l’en croire, ’’la justice en général, et le Conseil supérieur de la magistrature (Csm) en particulier, seront profondément réformés afin de leur conférer une indépendance effective’’.
Dans la même veine, poursuit-il, ’’le Conseil supérieur de la magistrature ne sera plus présidé par le président de la République et le ministre chargé de la Justice ne sera plus membre actif d’un parti politique’’.
Le Conseil supérieur de la Cour des Comptes verra son indépendance renforcée dans les mêmes conditions que le Conseil
supérieur de la magistrature, ajoute t-il.
Madické Niang compte étudier ’’les voies appropriées pour supprimer les postes de gouverneurs et de président de conseil départemental et nommer des ministres délégués auprès du Premier ministre chargés du développement des régions’’.
Les maires seront dorénavant, élus au suffrage universel, tandis que les organes de lutte contre la corruption et infractions connexes seront rattachés à la Primature, avec obligation de rendre compte directement aussi bien au pouvoir exécutif, législatif que judiciaire.
Selon lui, ’’la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sera généralisée dans toutes les administrations publiques, avec appel à concurrence, pour les directions générales’’.
Les inspections administratives et financières, installées dans les ministères, seront directement rattachées à l’Inspection générale d’Etat, promet le candidat qui annonce la création d’un ’’ministère de souveraineté chargé des Affaires religieuses pour prendre en charge les préoccupations de tous les cultes’’.
Selon lui, ’’des infrastructures nationales comme internationales seront réalisées pour freiner l’érosion côtière, en rapport avec les organisations sous-régionales, régionales et continentales’’.
Le candidat promet aussi qu’une bonne partie des fonds tirés de l’exploitation du pétrole sera affectée au financement du développement de entrepreneuriat jeune, à des taux bonifiés.