Imam Ndao sort de sa réserve : « J’ai préféré me mettre au service de l’islam »

Imam Alioune Ndao, principal accusé du procès pour terrorisme qui tient en ce moment au tribunal de Dakar, fait face aux juges ce matin, jeudi 3 mai. Il prend la parole à la barre pour la première fois depuis l’ouverture des débats il y a quelques semaines.

Né en 1960, polygame et père de 16 enfants, il est maître coranique à Ngane Station, au quartier Ndorong de Kaolack, et agro-pasteur. Il est le secrétaire général de Ligue des imams et des prédicateurs du Sénégal dirigée par Imam Dame Ndiaye, le secrétaire général de la Coordination des daaras du Sénégal.

Enseignant et paysan

Il a un parcours atypique. Sa vie, il l’a consacrée au Coran et à la terre. « Après mes études j’ai pris l’option de collaborer avec toutes les confréries. J’ai préféré me mettre au service de l’islam », a-t-il clamé à la barre.

L’homme à la longue barbe blanche est poursuivi pour 7 chefs d’accusation : acte de terrorisme par menace ou complot, association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux, apologie du terrorisme, détention d’armes et de munitions sans autorisation administratives. Il a nié toutes ces accusations.

Ancien pensionnaire du daara (école coranique) de Coki (à partir de 1967), il a mémorisé le Coran au bout de 3 années. Il a été formé par Serigne Mor Cissé à Diourbel. De retour auprès de ses parents à Kaolack, en 1975, il commence à sillonner le Sine-Saloum, Keur Bakari Cissé (Passy), Maka Gouye (Kaffrine)…

Lauréat d’un concours de la Ligue mondiale islamique pour la formation des imams et des prédicateurs, il bénéficiera de deux ans de formation avant de se consacrer entièrement à l’enseignement du Coran. Il dit : « Quand nous avons implanté le daara dans notre village natal, nous avions été obligés de nous installer à Kaolack vers les années 90. Depuis, on enseigne et on cultive la terre ; le daara est même dans les champs se trouvant à la périphérie de Kaolack. Les populations nous y ont rejoints. »

« Notre relation avec l’État sont… »

Parlant de son daara, Imam Ndao a précisé qu’il compte « 6 enseignants et entre 300 et 400 apprenants. Pour la prise en charge, certains parents contribuent mensuellement, mais il y en a aussi plus de 80% de cas sociaux. Pour ce qui concerne la mosquée, je suis l’imam. Il y en a d’autres comme Harouna Dème et d’autres de ses semblables capables de diriger la prière ». Il assure entretenir de bons rapports avec les autorités étatiques sénégalaises. « Notre relation avec l’État est des meilleures, avance-t-il. Nous les convions à toutes nos activités. Mais par rapport au soutien, aucun moyen ne vient de l’État. C’est un directeur du Cadastre qui s’appelait Moustapha Sow qui m’a octroyé le terrain. Nous, nous estimons que nous sommes des musulmans qui sommes au service de l’humanité toute entière. À l’échelle nationale, nous rendons des visites et des services aux autorités religieuses, dans le cadre de la Ligue nationale des prédicateurs. »

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