MEMBRE D’UNE BANDE ARMEE QUI ECUMAIT VELINGARA : Oumar Niang condamné à passer sa vie en prison

La Chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Kolda a condamné, ce vendredi 20 avril, Oumar Niang à perpétuité. Il a été reconnu coupable de ses crimes.

Dans la nuit du 16 au 17 août 2014, les éléments de la brigade de Linkéring ont été informés de la présence d’un groupe de bandits dans la localité. Les populations ont réussi à arrêter l’un des assaillants, Oumar Niang, lui faisant passer un très mauvais quart d’heure, avant que les gendarmes ne viennent le cueillir très mal en point. Conduit à la brigade puis interrogé, Oumar Niang a confié aux enquêteurs que leur bande est composée de Mamadou Amadou Diandé Ba, cerveau de la bande, de Mamadou Boye et Ousmane Ka. Leur plan était de dévaliser la boutique en face du domicile de président de la communauté rurale. Cette nuit-là, ils avaient quitté la ville sainte de Médina Gounass, habillés de leurs grands boubous pour camoufler leurs fusils. Ils sont arrivés au village de Linkéring, à bord de deux motos. Oumar Niang et Mamadou Amadou Diandé Ba devaient se présenter au boutiquier comme des clients pour capter son attention et permettre aux deux autres de donner l’assaut. Mais rien ne s’est passé comme prévu.

Le boutiquier Boubacry Diallo raconte: « Oumar Niang et Mamadou Boye, tous enturbannés et vêtus de grands boubous, ont été les premiers à faire irruption dans ma boutique. J’étais devant la porte de la boutique en train de causer avec ma femme».Il ajoute qu’Oumar Niang lui a dit qu’il voulait de la cigarette. Mais lorsqu’il est entré dans sa boutique, Oumar Niang l’a suivi à l’intérieur. «Je lui ai dit de sortir, car le client n’a pas le droit d’entrer dans la boutique. C’est ainsi qu’Oumar a sorti son couteau pour me demander de lui montrer là où je mettais mon argent. J’ai refusé. Il m’a donné plusieurs coups de couteau au visage, aux épaules et dans le dos. Je me suis agrippé à lui et on s’est bagarrés. Son acolyte, devant la porte de ma boutique avec son fusil, a voulu venir à son secours, mais il a été stoppé net par un jeune qui venait d’arriver à bord d’une moto et avait braqué le phare de sa moto sur lui. Ma femme s’est aussi mise à crier, alertant le voisinage. Donc, il a pris la fuite. Les voisins sont venus et nous avons pu maîtriser Oumar Niang.»

Bagarre sanglante

Interrogé par les magistrats, l’accusé a nié les faits. Il a soutenu que lorsqu’il s’est présenté à la victime pour acheter de la cigarette, cette dernière lui a dit qu’il ressemblait à un des bandits qui l’ont, une fois, cambriolé. Il lui a rétorqué: « C’est toi qui es bandit et non moi.» Il s’en est suivi une vive altercation, puis une bagarre sanglante. « Les riverains sont venus me maîtriser, en me bastonnant, jusqu’à l’arrivée des gendarmes». Il a conclu qu’il n’est ni de près ni de loin mêlé à cette bande de malfaiteurs qui écumaient le département de Vélingara.

A la question de savoir ce qu’il faisait à Linkéring, la nuit tombée, l’accusé a rétorqué: «C’est mon ami Mamadou Amadou Diandé Ba qui m’avait demandé de l’accompagner chercher de la cigarette à Linkéring». Les magistrats ont donc voulu savoir pourquoi ils n’ont pas acheté la cigarette à Médina Gounass. L’accusé a répondu: «Je ne sais pas.J’étais parti accompagner mon amià Linkéring.»

Devant cette déposition tirée par les cheveux, le procureur a requis la perpétuité, car d’après lui, Oumar Niang avait reconnu les faits devant les enquêteurs et le juge d’instruction. «Mais aujourd’hui, il a balayé d’un revers de main toutes les accusations faites à son encontre pour échapper à la sanction pénale. Cette manière de se défendre ne va pas prospérer. Car il faisait partie de la bande. Pour preuve, c’est lui qui a donné les noms de ses acolytes aux enquêteurs.»

L’avocat de l’accusé a soutenu qu’il n’y pas de preuve contre son client qui est resté constants dans ses déclarations.Il a demandé une application bienveillante à l’endroit de son client, «si la Chambre Criminelle estime que mon client est auteur de ces crimes». Mais il n’a pas été entendu. La Chambre Criminelle a condamné Oumar Niang à passer le reste de sa vie en prison. Il a été reconnu coupable du délit d’association de malfaiteurs, tentative de vol commis la nuit avec usage de véhicule et d’armes sans autorisation administrative.

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