Dérèglement social

Notre propos ne concerne pas ces ministres chassés par la porte et qui reviennent en masse par les fenêtres. La grande opération de « réinsertion sociale » pour chômeurs milliardaires va se poursuivre. Ce n’est pas non plus, le recyclage de personnes épinglées par l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption, dont la présidente est en fin de mission, qui justifie notre sang d’encre. Encore moins un scandale de plus dans ce charmant pays où l’on a vu des personnes citées dans de douteuses affaires promues ministres. Normal car, dans leur bled, elles disposent d’un fonds de commerce sous la forme d’un bétail électoral qui leur garantit un maintien à vie ou en tout cas jusqu’en 2024 aux affaires.

La gestion sobre et vertueuse, c’est pour les gogos et seules les personnes crédules y ont cru. Et puis, avez vous vu une seule personne accusée de prévarication de nos deniers publics en prison depuis 2012 ? Sauf les opposants soupçonnés de compromettre une réélection en 2019, bien sûr. Le cachot, c’est pour les autres. Tant pis pour ceux qui ont cru à cet attrape-nigauds de gestion sobre et vertueuse ! Ou de Patrie avant le Parti. Nous voulons parler ici de dérèglement social à propos de nos mœurs si dissolues.

Les pages de nos périodiques sont chaque jour noires de faits les uns plus scabreux et ignobles que les autres. C’est l’enfance qui est en danger et malmenée avec tous ces pédophiles en circulation dont l’un, reconnu comme tel, a été libéré il y a quelques jours. En l’espace de trois jours, deux garçons ont été sauvagement violés et l’un sévèrement corrigé pour avoir résisté à son bourreau avant de subir la force du maniaque dans une pirogue. Si ce ne sont pas des garçons, ce sont d’innocentes fillettes qui voient leur vie écorchée voire écourtée comme à Kaolack.

Des fillettes violées et souvent tuées. Des faits devenus à ce point récurrents et banals qu’on a l’impression qu’ils n’émeuvent plus personne. On entend rarement l’indignation du ministre chargé de l’Enfance dont les collaborateurs sont plus préoccupés à courir derrière les associations féminines pour des raisons électoralistes qu’à se préoccuper du sort de l’enfance si malmené dans un pays dont les dirigeants sont si prompts à capter les fonds destinés à améliorer le sort de ces pauvres innocents.
KACCOOR BI – LE TEMOIN