Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (Mfdc) est en deuil. Lansana Goudiaby vivait en effet à Paris depuis des décennies comme beaucoup de responsables de l’aile européenne du Mfdc comme Mamadou Nkrumah Sané qui a été le premier secrétaire général adjoint de l’abbé Diamacoune Senghor, la figure historique de ce mouvement qui a tiré sa révérence en 2006 suite à une maladie.
Secrétaire général de la section de France du Mfdc, le défunt Lansana Goudiaby s’était toujours illustré par des prises de position radicales pour l’indépendance de la région naturelle de Casamance. Toutefois, cette intransigeance affichée ne l’a jamais amené à fermer la porte du dialogue avec le gouvernement.
Pour preuve, il rencontrait régulièrement les émissaires envoyés par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis l’éclatement du conflit en 1982. Et il venait régulièrement en Casamance pour voir ses parents et ses camarades restés au pays.
Des sources bien informées, racontent qu’il a fait une apparition publique lors du grand meeting d’Ousmane Sonko, à Saint-Denis, en région parisienne. Beaucoup de personnes confondaient souvent le défunt avec Mamadou Goudiaby, un autre responsable influent du Mfdc, établi à Paris, mais en réalité ils n’ont aucun lien de parenté.
Le premier est originaire du petit village de Diagobel, situé au nord-ouest de Ziguinchor non loin du barrage de Affiniam et le second est de Baïla, c’est-à-dire le village de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, candidat à l’élection présidentielle du Sénégal du 24 février 2019. » Nous avons le même nom de famille, mais nous ne sommes pas originaires du même village, il n’y a aucun lien de parenté entre nous ».
Lui était de Diagobel, moi je suis de Baïla. Mais nous nous considérions comme des frères. nous étions inséparables’’, confie Mamadou Goudiaby qui souligne que, parfois, ils divergeaient sur certaines questions mais cela ne remettait jamais en cause leur complicité.
« Parfois, nous pouvions avoir des divergences de vue sur le MFDC, mais cela n’a jamais occasionné un refroidissement dans nos relations. Lansana était un homme bon, très généreux. Son décès est une grosse perte pour moi », relève-t-il.
Des sources proches du Mfdc révèlent que le mouvement est en train de s’organiser pour rapatrier le corps du défunt afin de l’enterrer dans son village natal de Diagobel comme il l’avait souhaité de son vivant.