25 avril 2017-25 avril 2018 : Joe Ouakam, une année que la fumée s’est dissipée de sa pipe

25 avril 2017-25 avril 2018 : Joe Ouakam, une année que la fumée s’est dissipée de sa pipe

Au-delà du Sénégal, c’est toute l’Afrique et le monde des arts et de la culture qui ne se remettent pas de la perte de l’un des leurs.

Un an. Un an jour pour jour, nous nous souvenons de Joe Ouakam. La mort est la destination que nous avons tous en commun, elle est présente dans nos vies à la seconde où nous avons respiré pour la première fois. Pourtant, l’on ne s’y fait pas, l’on ne s’y résout jamais, l’on ne s’y habitue toujours pas.

Aujourd’hui, l’on se souvient du personnage, typique que fut Joe Ouakam, l’homme aux petites lunettes rondes, à la pipe, dont les volutes de fumée, qui jadis s’y échappaient, se sont dissipées. À jamais. Sans conteste, Joe Ouakam était de ces êtres qui attirent les lumières.

Ceci était la face visible de l’iceberg de ce qui faisait la personnalité d’Issa Samb, Joe Ouakam.  Car, cet homme aimait jouer avec sa propre image, avait confié l’un de ses proches lors de son enterrement. Comme toutes choses, la forme aussi bien que le fond font ce qu’il est, parfois même plus. Au delà du sculpteur, du peintre qu’il était, ceux doté d’une hypersensibilité ont su voir le poète, le dramaturge, le philosophe, l’écrivain qu’il fut, à travers ses œuvres. Il a joué dans plusieurs films.

Joe était un artiste à part, difficilement classable aussi bien en raison de son goût de l’interdisciplinarité que de ses inspirations artistiques. Observateur, contemplatif, il se distinguait jusque dans son style : pipe à la Maigret, lunettes rondes vissées sur le nez, moustache à la Dali, barbe d’un poivre et sel rassurant, tenues colorées et éternelle écharpe vissée autour du cou. Taciturne souvent, mutique parfois, il n’en était pas moins empathique, d’après ceux, qui étaient ses proches. Pour toute une génération de jeunes sénégalais, il était aussi peut-être avant tout l’un des membres les plus appréciés du jury de l’émission cultissime « Oscar des vacances », présentée par Aziz Samb. Quand son nom était prononcé, il était acclamé et, lui, saluait toujours son cher public, en se levant solennellement. Ceux qui l’ont bien connu se souviennent également de sa « générosité rare ».

Joe Ouakam était le symbole de toute une page de l’histoire culturelle du Sénégal. Figure emblématique du mouvement Agit’Art, il laisse derrière lui une approche plurielle de l’art au pays de la Téranga où pour beaucoup, il était le totem de la capitale Dakar.  Un artiste total et inclassable à l’heure où l’hyper-spécialisation a largement pris le pas, dans le monde de l’art y compris, sur l’interdisciplinarité.

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