Dans le contexte négro-africain où il est courant de superposer au réel phénoménal perçu des entités imaginaires, invisibles ou cachées, les chiffres et les dates renferment des secrets mystiques que l’analyse scientifique ne conçoit pas. C’est ainsi que le pourcentage de 60 %, qui n’avait pas porté chance à Abdou Diouf en 2000, fait partie de ceux que les dieux de Sine conjureraient.
Selon le quotidien L’As, Macky Sall a confié à ses proches être sûr de remporter la présidentielle de 2019 dès le premier tour avec un score autour de 60%. Le chef de l’Etat, à en croire notre confrère, fonde son optimisme sur le fait que par le passé, « les études d’opinions qu’il avait fait faire, s’étaient révélées exactes avec une marge d’erreur maximale de 2 points ».
Ombre au tableau : toute projection prend en compte les conditions critiques de sa faisabilité. Conditions dépendant parfois de l’imprévu.
Pour mémoire, alors qu’il s’était fixé un score de près de 60 % pour son candidat et une victoire au premier tour, Ousmane Tanor Dieng avait renvoyé Abdou Diouf à un second tour fatal.
En outre, le contexte est presque le même. Le Parti socialiste, comme Benno Bokk Yakaar aux législatives de 2017 (49% et poussière), avait obtenu aux élections de 1998 un score autour de 50%.
Ce signe du destin est hors de portée des cartésiens, mais, en Afrique, les élections ont leurs raisons que la raison ignore. Demandez à ceux qui prédisaient la défaite de Me Abdoulaye Wade dès le 1er tour de la présidentielle de 2007 ! Ils diront que les djins avaient voté pour le pape du Sopi. Tout comme en 2012, l’adversaire pressenti de Wade au second tour était ou Moustapha Niasse, ou Ousmane Tanor Dieng et nullement Macky Sall.