« Si le Parlement européen ne se réunit qu’à Bruxelles, on est foutu”, a déclaré mardi Emmanuel Macron à Vilnius en regrettant sa décision de ne pas tenir sa session d’octobre à Strasbourg à cause de la pandémie.
« En ce moment, je défends mordicus l’idée que le Parlement européen doit se réunir à Strasbourg », a dit le président français devant des étudiants au second jour de sa visite en Lituanie.
« Si on accepte que le Parlement européen ne se réunisse qu’à Bruxelles, on est foutu, car dans dix ans tout sera à Bruxelles. Et les gens ne se parleront plus qu’entre eux à Bruxelles. Or l’Europe ce n’est pas cette idée-là », a-t-il ajouté.
Dans la foulée de sa déclaration, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, qui est également à Vilnius, a tweeté: « Soutien indéfectible, impératif d’un retour rapide » du Parlement à Strasbourg.
“L’Europe a besoin de lieux”
Le président du Parlement européen David Sassoli a annoncé lundi que la prochaine session, prévue du 5 au 8 octobre, se tiendra à Bruxelles et non à Strasbourg « étant donné la récente hausse du taux de transmission du virus en France, y compris dans le département du Bas-Rhin ». Il a précisé que le Parlement tiendrait « à nouveau ses sessions à Strasbourg dès que les conditions le permettront ».
Emmanuel Macron lui avait pourtant demandé, dans une lettre, le retour des sessions plénières à Strasbourg « dès octobre », en regrettant que celle de septembre se soit déjà tenue à Bruxelles.
Au cours d’un débat avec les étudiants de l’université de Vilnius, Emmanuel Macron a affirmé tenir « énormément » à l’idée « de partage de lieux » au sein de l’Union européenne. « L’Europe a besoin de lieux”, a-t-il affirmé, en défendant notamment le projet d’une université européenne.
Selon les traités européens, l’institution a son siège à Strasbourg, où se tiennent habituellement douze sessions plénières de trois jours et demi par an. Mais le reste du temps, les eurodéputés travaillent à Bruxelles, ce qui est source de débats depuis des années. Tout changement de traité nécessiterait cependant l’aval de l’ensemble des États membres.